Les Branleurs, saison 3

Branleurs3 (1)

 

 

 

 

C’était il y a deux ans tout juste. Gérard Angel, patron de l’hebdo satirique « Les potins d’Angèle » et moi sortions « Collomb et les 40 branleurs ». Une comédie satirique en 5 actes et en alexandrins. L’année suivante, c’était « Collomb ou la revanche des branleurs ». Cet été, nous avons commis la saison 3 : « Les branleurs font leur cour ». Extraits avant la sortie officielle demain lundi !

Autant vous dire que l’été n’a pas été triste. Il n’aura fallu que quelques jours (même si Angel prétend le contraire) pour écrire les 5 actes de cette saison 3 des branleurs. Et ils sont tous là, Gérard Collomb en Louis XIV, la cour, les valets, la réforme, les suppôts de Laurent Wauquiez, ceux qui se voient (croient ?) un destin, les traitres en puissance, ceux qui vont le devenir… Et même Nicolas Sarkösy de Nagy-Bocsa, c’est dire ! Bien entendu, toute ressemblance avec des personnages ou des situations réelles ne serait que volontaire et pas du tout fortuite !

Demain, à 19h00, parution officielle de la saison 3, disponible directement chez l’éditeur (Editions Ventotène, 34 rue Tupin 69002 Lyon) contre 14 euros, ou 20 euros pour les 3 saisons. Une affaire ! Et les dédicaces sont gratuites ;-)

 

>> Pour démarrer, un extrait paru dans les Potins de jeudi. C’est la scène 6 de l’acte 1

Sous les fenêtres de Denis Broliquier, Fabienne Levy patiente. Elle piste les élus influents, de Collomb à Wauquiez, de Geourjon à Havard. L’enjeu est d’importance : une place éligible aux futures régionales. Parce qu’elle le vaut bien !

La porte de l’immeuble s’ouvre. Gerard Collomb apparaît en majesté.

 

Fabienne Levy :

Une belle surprise de vous trouver ici

En si belle compagnie. Voilà qui tombe bien

Voulais m’entretenir de mes biens grands soucis

Avec vous Oh Gérard, édile Olympien !

 

Gérard  Collomb, en lui même, sans se départir d’un sourire avenant :

Broliquier puis Levy, je vis une torture !

Pourquoi ne suis je pas resté en ma mairie

Loin de ces fâcheux qui n’ont pas la pointure

Et pour qui l’UDI n’est qu’une coterie.

Ils pavanent, veulent des postes, des prébendes, des cocardes.

Mais ils ne sont que vent, poussière et courtisans

Des êtres souvent faibles à la voix pleurnicharde

Qui peuvent d’un regard devenir partisans.

 

Se tournant vers Fabienne Levy

Dans cette rue Bellecordière, je sens la poétesse

Dont le parfum des vers habite encore les lieux.

J’entends « Baise m’encor, donne m’en plus fort que braise »

Ces mots résonnent en moi, un moment délicieux

La vie est poésie pour qui sait savourer !

 

Fabienne Levy :

Justement, parlons-en, la culture ça m’connais

Demain à la Région…

 

Gérard Collomb :

Je suis un vrai lettré

Un amoureux des mots, un parangon du trait

La saillie drolatique, c’est ma tournure d’esprit

 

Fabienne Levy, agacée :

Justement, parlons-en, mes tweet font rigoler

Demain à la Région…

 

Gérard Collomb :

Des textes suis épris

Dans ma bibliothèque, les Anciens sont choyés

Grec, latin ou français, ils sont mon patrimoine.

 

Fabienne Levy, la voix tirant vers l’aigu :

Justement, parlons-en, suis une vraie œuvre d’art

Demain à la Région…

 

Gérard Collomb :

Pourrais vivre en vrai moine

Avec tous mes ouvrages, juste lire et sans fard

Aimer et jouir des mots en vrai sujet du verbe.

 

Fabienne Levy, perdant ses nerfs :

Justement, parlons-en, moi j’ai le verbe haut

Demain à la Région…

 

Gérard Collomb, se tournant vers le Dôme de l’Hôtel-Dieu :

… Grand Dieu, sera superbe

Ton avis compte pour moi, du centre tu es l’héraut

 

Fabienne Levy, effondrée :

Justement, parlons-en, le centre c’est Levy !

Demain à la Région…

 

Gérard Collomb sourit. En tournant les talons, il lâche une citation latine dont il a le secret…

 

Gérard Collomb :

Acta est fabula

 

*

**

 

Passons à l’acte 2…

Acte 2

Les courtisans se pressent. Ils sentent que le temps est venu de quémander honneurs et avantages. Mais il n’en restera qu’un et le Roi les veut tous à sa botte.

 

Scène 1

Hubert Julien-Laferrière, maire du 9e arrondissement et éternel candidat à la candidature maintes fois sacrifié, entre dans le bureau, sifflotant un air de salsa.

 

Gérard Collomb :

Hubert tu sais l’amour filial que je te porte

Ton bonheur est ma joie, ta carrière à venir

Veux la favoriser et la rendre plus forte.

 

Hubert Julien-Laferrière :

Régnant sur le 9e, je garde en point de mire

Un poste à la Région qui viendra compléter

Mes maigres indemnités de maire d’arrondis’ment

Surtout que le Grand Lyon m’a été retiré.

Je suis vraiment ruiné, je suis vrai un sans-dent.

 

Gérard Collomb :

Hubert soit ambitieux, pour toi je vois plus haut

 

Hubert Julien-Laferrière :

Dois’je comprendre que demain serais vice-président

Imitant le Soulage qui ne fut pas nigaud

Et qui dans les avions fut un vrai résident

Pour parcourir le monde, de l’Asie au Brésil.

J’imagine ces pays qui ont besoin de moi

Pour apporter de l’or, de l’agent dans les villes.

Je suis un globe-trotter, de l’aventure un Roi.

 

Gérard Collomb :

Hubert, tu mérites mieux que d’servir l’JJQ !

Ta place est à Paris, sur les bancs du Bourbon.

Promets moi le secret, saches prendre du recul

C’est là un préalable pour un homme d’ambition.

Aux élections prochaines, je veux la peau d’Braillard.

Pas question qu’il retrouve son mandat, son écharpe

Caroline sera mon chevalier Bayard

Mes couleurs porteras. Mais tu dois être carpe

Tu seras suppléant, Caroline me l’a dit.

Tu es incontournable, Caroline est formelle.

Sans toi ne peut gagner, c’est pour elle fait acquis.

Elle a fait le bon choix, j’en suis heureux pour elle !

 

Hubert Julien-Laferrière sort, flottant sur un petit nuage et sifflotant gaiement « J’ai encore rêvé d’elle… ! »

Il ne voit pas Thomas Rudigoz, maire du 5e arrondissement, installé dans le bureau de Najet.

 

Voila… A demain !

Les Commentaires ( 3 )

  1. de Coauteur
    posté le 13 sept 2015

    Quel talent cet erick !

      Répondre

  2. posté le 13 sept 2015

    Ou quand l’auto-congratulation vire à la flagornerie. A moins que ce ne soit l’inverse

      Répondre

  3. de jerome manin
    posté le 13 sept 2015

    Nous battrons le pavé, pour vous encourager, à la manière de la mercière de la rue Tupin.

      Répondre

Poster un commentaire


8 × = cinquante six