Une métropole « pouponnière » des ETI

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« Misons sur les ETI ». C’est sous ce titre que deux entrepreneurs lyonnais engagés, Guy Mathiolon (Serfim) et Christophe Gruy (Maïa), ont publié il y a quelques semaines un document de travail à l’attention des parlementaires et du gouvernement.

Les ETI, ou entreprises de tailles intermédiaires, sont nos champions de la croissance et de l’économie. La France en compte (seulement) 4 600, soit 0,2% des entreprises. C’est peu, mais les ETI pèsent 33% de nos exportations, concentrent 25% des investissements en recherche & développement et sont de véritables acteurs de l’économie des territoires (66% sont implantées hors région parisienne). Cerise sur le gâteau : elles ont créé 79 000 emplois ces 4 dernières années, là où les grands groupes en détruisaient 57 000 !

Le problème, c’est qu’elles sont trop peu nombreuses. On en recense, par exemple, plus de 10 000 en Grande-Bretagne et 12 500 en Allemagne où leur performance s’est traduite par une meilleure résistance de l’économie germanique.

L’objectif de ces deux entrepreneurs lyonnais est de convaincre les politiques d’agir enfin pour accélérer le développement des ETI.

C’est dans les grands pôles urbains, comme Lyon, que se concentre la croissance. Et c’est là que l’on retrouve la plus forte densité d’ETI, la plupart du temps leaders sur leurs secteurs : de Fermob à bioMérieux, en passant par Babolat, Serfim, GL Events, April, Floriot, Maïa, SEB, Boiron, Malerba, etc.

Comment une PME est-elle devenue une ETI ? Il s’agit d’un cocktail composé « de la personnalité du chef d’entreprise, de l’appui à la formation et à l’innovation, d’un actionnariat le plus souvent familial et d’un lien structuré avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche ; ainsi que d’une intégration marquée dans le territoire », relève une étude du Conseil économique et social régional datée de 2011.

Six ans après le rapport Attali, la nécessité de libérer la croissance française – et en particulier celle des PME – s’impose. Si de nombreuses mesures proposées par Christophe Gruy et Guy Mathiolon entrent dans le champ fiscal et législatif, d’autres font appel à de véritables leviers locaux comme le développement et l’accompagnement à l’international, l’innovation,…

Je reste profondément libéral. Pour moi, le rôle du politique est de créer les conditions favorables à… A ce titre, la Métropole de Lyon peut être une chance. En effet, elle aura en charge le développement économique, en partenariat étroit avec la future région Rhône-Alpes-Auvergne, donc la dynamisation d’un vivier local représenté par les ETI et les futures ETI, les PME. Le dispositif Pépites du Grand Lyon, lancé par la collectivité et la Chambre de commerce et d’industrie en 2011, préfigure ces actions. Il accompagne les entreprises sélectionnées vers et dans l’hyper-croissance.

Grand Lyon Esprit d’entreprendre, devenu avec le temps une sorte de chambre d’enregistrement des décisions politiques, et le Conseil de développement du Grand Lyon pourraient rapidement prendre en main le dossier et construire, avec les entrepreneurs, une métropole « pouponnière » au service des futures ETI. Et ainsi passer du discours aux actes. Chiche ?

 

Mon papier mensuel paru dans Tribune de Lyon le 9 octobre, dans la rubrique « Regard »

 

 

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