« C’est beaucoup, donc ça devient trop ! »

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Cet aveu de François Hollande sur les impôts, lâché au détour d’une interview sur TF1 le 15 septembre, en dit long sur l’état d’exaspération des Français. Il vient comme en écho au « ras-le-bol fiscal » osé par le ministre des Finances en août dernier… Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir, il y a moins de 18 mois, 30 milliards de prélèvements nouveaux ont été imposés aux Français. Difficile, dès lors, de ne pas avoir le sentiment de passer régulièrement à la caisse.

« C’est trop ! » Une phrase qui revient en boucle dans les conversations à l’heure où nous découvrons dans notre boîte aux lettres la facture des impôts sur le revenu. Des veuves à qui l’on a supprimé une demi-part -rendant de facto nombre d’entre elles imposables malgré des pensions de réversion bien faibles- aux « riches » qui savaient déjà à quoi s’attendre de la part d’un Président qui « ne les aime pas ».

Le « ça devient trop » appelle naturellement à la stabilisation, voire la réduction, voire même, soyons fous, aux économies drastiques (comme la Suède qui a su ramener ses dépenses publiques de 70,5 à 52% du PIB en sauvant l’essentiel de son « modèle social »). Promesse de stabilisation pour 2014 s’engage le Président. Honnête homme, on le croit… D’autant que ce sera l’année des municipales. Il ne faudrait pas trop charger la mule en période électorale. Mais c’était sans compter sur l’aimable Jean-Marc Ayrault qui, s’il a concédé un « ralentissement » de la pression fiscale pour 2014, n’envisage de stabilisation qu’en 2015. Soit un an avant les présidentielles ! Ca me rappelle une phrase de Chirac, lancée en mai 1981 juste après l’élection de qui vous savez : « On fait les cadeaux avant les élections et on décide des impôts tout de suite après ! »

Dans ce grand jeu du « je préfère augmenter les impôts plutôt que de faire des économies », il y en a un qui ne nous a pas pris en traître, c’est Gérard Collomb. Le maire socialiste de Lyon, candidat à sa succession après 36 années de mandat (si si, il a été élu à la ville pour la première fois en 1977 !), l’annonce franco dans son interview de rentrée : il augmentera les impôts dans la foulée de l’élection. Au moins c’est clair, Gérard Collomb apportera son lot de cadeaux dans les 7 prochains mois qui nous séparent de mars 2014 et l’addition arrivera dans la foulée ! La campagne des municipales démarre donc sur plus d’impôts à gauche. A droite, Michel Havard s’engage à ne pas augmenter les impôts, à périmètre d’action constant, durant les 6 années du mandat municipal.

J’espère qu’ils ont tous deux lu la dernière enquête CSA, livrée en septembre, qui place, avec un score de 44%, la question des impôts locaux en tête des préoccupations des habitants des villes et métropoles de plus de 3 500 habitants. Et ce quelque soit leur préférence partisane. Un choix qui semble sans appel. A moins que les cadeaux…

Texte de ma tribune mensuelle parue dans Tribune de Lyon ce 26 septembre

Les Commentaires ( 2 )

  1. de Pauline Lelièvre
    posté le 26 sept 2013

    Excellent article ! On sait maintenant pour qui voter en mars 2014 !
    À ce sujet, retrouvez en parallèle la une de Lyon Capitale qui explique de façon limpide (et objective !) que les impots locaux ont augmenté de 84% depuis l’élection de Collomb à Lyon. Edifiant ! http://www.lyoncapitale.fr

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  2. de Mimisoso
    posté le 16 oct 2013

    Les recettes fiscales, pas les impôts locaux. c’est le titre de Lyon cap (et la dérive de ce canard aux 30 lecteurs) qui sont souvent édifiants. Enfin, on entre dans une période électorale, il est donc permis et conseillé de dire n’importe quoi.

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