Medef 6 – La place de l’industrie en Europe

Estrosi, Lombard, Guaino, Lauvergon, Gallois, Ricol, Mestrallet… Autant vous dire que cette table ronde sur l’avenir de l’industrie réunit un plateau d’exception. Un regret, la très faible présence des industriels lourds au profit des représentants des industries du service. A mon avis, Henri Guaino, plume du Président et farouche défenseur de l’esprit industriel va briller.

15h45 – Après un sandwich et quelques rencontres business, je rejoins la grande tente des plénières pour ce débat ; état des lieux critique de la situation industrielle européenne, état des lieux des leviers et quelle politique industrielle. Ca va être dense…

Pour Eric Boustouller, le président de Microsoft, « l’industrie, ce n’est pas ringard dès lors où l’on recherche la dynamique. L’industrie en général se réinvente sans cesse. Il faut cependant réenchanter les industries pour leur redonner de l’attractivité. L’automobile, qui a beaucoup été décriée, se réinvente avec une dynamique de véhicules éco-responsables. Le numérique, qui recouvre énormément d’industries, est attractif, créent des emplois et du rêve. Une politique industrielle, nécessaire, fruit de débats et d’échanges entre acteurs publics et privés n’est pas ringarde. »
Pour Henri Guaino, « débattre de ce sujet montre que les choses changent. C’était la vieille économie, on avait noyé le ministère de l’Industrie dans le ministère des Finances… Cette période est aujourd’hui révolue. On repose aujourd’hui la place de la production dans l’économie. L’industrie, ce n’est pas ringard, ça va même revenir à la mode. Ca nous renvoie aussi à l’entreprise, communauté de compétence, communauté humaine. On quitte le monde de l’immatériel, du virtuel, pour revenir aux fondamentaux. L’illusion du virtuel est aujourd’hui terminée. Nous entrons dans une période très différente et donc nous poser la question du rôle de l’Etat dans la politique industrielle. »

16h10 – Didier Lombard, président de France Telecom, estime l’espace européen à « 450 millions de clients où toutes les conditions sont réunies pour faire de l’industrie. Le tissu industriel européen sera une évolution forte de celui d’aujourd’hui. On considérait que la plaque asiatique était un réservoir de pays à bas coût. Hors aujourd’hui, il faut un mix entre bas coût et compétences. Donc le combat n’est plus sur le seul coût mais aussi sur ce qui était notre expertise : la compétence. L’Inde, par exemple, a 7 millions d’étudiants et forme 100 000 nouveaux informaticiens par an. Les sorties de crises ont toujours été des périodes de structuration industrielles. Je suis donc confiant pour cette plaque européenne qui ne pourra rester inerte. »
Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, estime que l’on méconnaît l’industrie et ses réussites en France et en Europe. La situation de départ n’est pas désespérée. Il faut néanmoins une stratégie commune forte, qui s’appuie sur les acteurs individuels. « Et une politique industrielle ou énergétique n’est pas faite pour être changée tous les 5 ans. C’est la continuité qui fait sa force », poursuit Anne Lauvergeon (Areva) le regard en coin vers Christian Estrosi, ministre de l’Industrie.

Celui-ci acquiesce, notant que c’est Nicolas Sarkozy qui a décidé de recréer un ministère de l’Industrie. « En revanche, il m’appartiendra de réussir… Plus que jamais, le volontarisme politique compte pour permettre à un pays de défendre son outil économique. La prime à la casse, les 6 milliards d’Euros prêtés à l’industrie automobile…, c’est de l’interventionnisme et ça a démontré que c’était utile. De même que le rôle de médiateur du crédit. La place de l’Etat aux côtés des industriels a un sens. En même temps, nous devons mettre le paquet sur les investissements et arrêter de saupoudrer. »
Le Président a d’ailleurs insisté lors de son déplacement dans l’Orne sur le nombre d’emplois préservés par les mesures gouvernementales : 380 000 embauches réalisées grâce au contrat « zéro charge », 280 000 emplois sauvés par les investissements de l’Etat et les entreprises publiques et 140 000 par l’intervention du médiateur du crédit. Par ailleurs, il a demandé à Christine Lagarde de réfléchir à des mesures permettant aux PME de renforcer leurs fonds propres sans avoir à recourir à des augmentations de capital, grâce, par exemple à l’octroi de prêts participatifs. Enfin, la tenue d’états généraux de l’industrie aura lieu dans les mois à venir…

Une phrase en conclusion : « Les banques viennent de découvrir qu’elles étaient internationales dans la vie et nationales dans la mort ». On est toujours de quelque part, c’est pourquoi une politique industrielle doit aussi être nationale. C’est Henri Guaino. Je vous avais prévenu…

Les Commentaires ( 2 )

  1. de Jérôme Manin
    posté le 3 sept 2009

    Microsoft, France Telecom, GDF Suez… L’industrie du monopole se porte bien !
    Les banques nationales les suivent comme le crédit lyonnais au temps de sa splendeur…
    Avec l’argent public prêté aux banques et les mesures gouvernementales, on fabrique de l’emploi !
    On se demande qui a bien pu nous pourrir notre été avec des histoire de crise.

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  2. de michel
    posté le 11 sept 2009

    je me marre,si,si
    estrisi-guaino,des lumières ces braves gens
    au fait,on t »il seulement créer ou diriger une entreprise?
    en ce moment,les banques préfère mettre leurs argent ailleurs que de prètre au priver
    moins de risque et en plus,elle gagne plus d »argent

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