Lyon au bord de la crise de nerfs

Ce titre barre la Une du Progrès, sur quatre colonnes !
Pour la troisième année consécutive, les transports en commun lyonnais font grève un 8 décembre. Ou plutôt, pour changer cette année, un 9 décembre.  

Nos transports en commun ont la fâcheuse manie de faire des grèves à répétition. La quatrième depuis la rentrée de septembre.
Et l'intersyndicale vient d'annoncer une grève reconductible tous les samedis jusqu'à Noël ! Leurs objectifs : améliorer le pouvoir d'achat et disposer d'un plan de carrière qui tienne compte de l'avancement à l'ancienneté. Et qu'en dit la direction des TCL ? Rien, silence absolu, assourdissant.
Et pourtant, ils pourraient en dire sur cette maison, marquée par la culture du conflit.
Et pourtant, d'autres, à la RATP ou à La Poste, réussissent à créer les conditions favorables à une "nouvelle relation sociale", basée sur le dialogue et le respect mutuel.
J'entendais un syndicaliste de la CGT dire que, pour une fois, ils avaient décidé de ne plus prendre "les étudiants et les travailleurs en otage, mais les commerçants." Oubliant que les commerçants vivent grâce à leurs clients, et qu'ils font vivre leurs salariés, eux-mêmes parfois étudiants venant améliorer l'ordinaire en bossant le samedi ! Pour lui, nous sommes des usagers. Tout comme les kleenex, bons à jeter.
La France est le seul pays européen ou des syndicats font de la grève un préalable à toute négociation. Ailleurs, elle reste l'outil ultime. Un choix historique, qui date de la fameuse "Charte d'Amiens", texte fondateur du syndicalisme français voté en 1906 par des syndicalistes venant de l'anarchisme.
Anarchie, c'était le climat dans les rues de Lyon ce 9 décembre. Embouteillages, énervement, noms d'oiseaux… On était bien loin de la paix civile !
Sans parler de ces lyonnais, de tous âges, marchant sous la pluie.
Sans oublier ces touristes venus à Lyon découvrir la Fête des Lumières.
Plus de deux millions pris en otage, découvrant ainsi Lyon et les charmes de la France… Un rêve de syndicaliste !
Et un cauchemar pour Lyon qui avait réussi à imposer cette Fête dans les circuits des "tours operators" mondiaux. Vive la sociale !

Les Commentaires ( 2 )

  1. de Pascale DECIEUX
    posté le 12 déc 2006

    Samedi 9 décembre, grand jour pour deux raisons: le Téléthon réunit autour de lui des milliers de bénévoles et la fête des lumières essaie de briller. Je dis bien essaie car les mauvais génies sont de la partie :la pluie et la grève, la énième gréve des transports lyonnais !
    Ce jour là, je suis avec un certain nombre de bénévoles devant la gare de la Part Dieu où nous tenons toute la journée un stand du Téléthon.
    Et que voyons nous : des flots de touristes se déversent sur la place Charles Béraudier. Ils viennent participer à lA FETE, celle dont on parle dans tous les médias!
    Et quelle déception ! Certains s'approchent de notre stand:
    « comment puis je faire pour aller à l'INSA questionne, inquiète une jeune étudiante étrangère ? Quelques instants plus tard, un couple de touristes nous rapporte les billets journée TCL , achetés en sortant du train: « on n'en a plus besoin! » , nous annoncent-ils dépités.
    Le stand ville de Lyon, situé sur la même place et qui délivrait toutes les informations, a quant à lui ouvert fort tard et était fermé à… 17 heures !
    Des milliers de gens ont vécu le même cauchemer toute la journée.
    Bienvenue à Lyon !

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  2. de Samy
    posté le 16 déc 2006

    Etant utilisateur irrégulier des TCL, je considère tout de même que la concession donnée à Keolis ne leur permet pas de se permettre une grève : le service doit primer, au même titre que les entreprises de l'énergie ne peuvent pas couper le courant à 100%….

    Samy
    samy.rabih@free.fr

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