Le spectacle du quotidien

J’ai passé la journée entre la Sucrière et le Musée d’Art Contemporain, à la rencontre de 25 artistes francophones ou francophiles, présélectionnés pour le Grand prix de l’artiste francophone qui sera remis mardi soir, lors du vernissage de la Biennale d’Art Contemporain.

Le spectacle du quotidien est le thème choisi par le deux commissaires historiques de la Biennale d’art contemporain, Thierry Raspail et Thierry Prat.

L’histoire a démarré il y a 12 mois. J’étais dans le vaste bureau de Thierry Raspail, au Musée d’art contemporain. Sur sa grande table de réunion (près de 20 m2), une masse de livres. Je lui présentais une idée au nom de la Maison de la Francophonie : créer le prix de l’artiste francophone à l’occasion de la Biennale 2009. Il n’a pas réfléchi longtemps. « OK, si le conseil d’administration est d’accord ».

Restait pour l’équipe de la Maison de la Francophonie à trouver le mécène et à convaincre les élus de la ville. Heureusement, le groupe Cardinal, présidé par Jean-Christophe Larose, a immédiatement répondu présent, dotant le prix de 5 000 euros. Quant aux élus, leur blanc-seing fut rapide et sans condition, tant chez Jean-Michel Daclin que chez le très francophone Georges Képénékian.

Pourquoi cette initiative ? D’abord pour continuer à construire l’image francophone de Lyon. Ensuite parce que « Le spectacle du quotidien », c’est d’abord celui de sa propre culture, de son passé et de son présent qui s’entrechoquent, mais aussi de sa propre appropriation du monde. 70 pays ont aujourd’hui choisi de revendiquer une langue et une vision du monde en partage en rejoignant l’Organisation Internationale de la Francophonie. 70 Etats, un tiers des pays du monde.

Lyon est au cœur d’un fantastique appel d’air francophone, notamment avec la Caravane des 10 mots, le Festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin, le Festival francophone du film d’école de Meyzieu, le Mois de la Francophonie, le réseau des chaires Senghor de la Francophonie, l’Iframond, l’association des régions francophones…

La Biennale d’art contemporain a succombé à cette aspiration francophone en faveur d’un monde multipolaire, respectueux des diversités –notamment culturelles- à l’heure où la mondialisation est trop souvent synonyme d’uniformisation. Ce prix de l’artiste francophone viendra donc récompenser une œuvre affirmant que, dans ce spectacle mondialisé du quotidien, la différence reste le meilleur passeport pour demain.

Cette différence, elle explose sur les murs et les sols de la Biennale. J’ai déjà deux ou trois coups de cœur pour qui je me battrai. Moment de grâce lorsque la cinéaste Agnès Varda, l’un des artistes en compétition, avec trois cabanes de plage étonnantes, décide de filmer ma fille, Camille, endormie dans mes bras. Ou lorsque je rencontre Maria Téréza Alves, auteur d’un film co-produit par la Biennale qui se termine par cette phrase « Je suis française par choix et non par les hasards de la naissance… »Ou encore mounir fatmi (sans majuscules, il insiste !) avec une création au nom  anglais ;-) Ghosting superbe.

Le jury, outre Georges Képénékian, Jean-Christophe Larose et votre serviteur, est également composé de Francesco Bonami (directeur du musée d’art contemporain de Chicago et de la Fondation Sandretto re Rebaudengo à Turin) et Simon Lamunière, commissaire d’Utopics 2009 (Bienne en Suisse).

Nous devons nous réunir demain soir, lundi, pour la mise en commun des votes. Le résultat sera proclamé mardi soir, lors du vernissage. On en reparlera…

Les Commentaires ( 3 )

  1. de Fabienne
    posté le 13 sept 2009

    Des coups de coeur ? Tu nous allèches, tu nous tentes !
    A mardi soir ? !

      Répondre

  2. de Le Tamanoir
    posté le 14 sept 2009

    Excellente idée !

      Répondre

  3. de michel
    posté le 17 sept 2009

    c »est très bien tout cela,si,si
    mais que pensez vous du futur musée des confluences

      Répondre

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