L’égocandidat

Dans quelques jours (20 exactement), nous serons nombreux à contempler les bulletins de vote posés sur la table. Et plus nombreux encore à « oublier » le bureau de vote. La faute à pas assez d’Europe diront les uns, la faute à trop d’Europe diront les autres. La faute à Sarko assènera l’égocandidat.

Depuis Sarkozy, on n’avait pas vu un égo aussi surdimensionné. Sauf celui de Lang, tour à tour diplomate du PS puis de Sarko. Coup de langue à droite puis à gauche.

Au centre, qu’il qualifie désormais de dur après avoir été longtemps considéré comme mou, Bayrou occupe l’espace. Un obstacle à droite, pas grave, il déborde à gauche. Un obstacle à gauche, la tête tourne sans attendre le vent. Ce qui compte, c’est de garder le cap au final. 2012 est indiqué sur le gouvernail. Et peu importe s’il s’embrouille, assène des contrevérités, comme récemment sur le RSA, ou commet les mêmes turpitudes d’abus de pouvoir au sein même du Modem. L’essentiel est de paraitre l’homme de la rupture et de la refondation. Comme Sarko en son temps.
Les européennes ? Un test anti-sarko et, parce qu’il faut bien parler d’Europe, anti-Barroso, le commissaire européen responsable de tous nos maux, disait Aubry dans le désert. Avant que Bayrou en fasse son slogan en coucou agile.
Dire que l’UDF était qualifiée autrefois de « parti de l’Europe », ou de « parti de l’étranger » pour le RPR, ce qui, dans la bouche du Chirac de l’époque, revenait au même ! Aujourd’hui, le Modem, bien pâle copie, n’occupe plus le centre du débat européen. Quel débat d’ailleurs ? Il est bien plus facile de revendiquer le statut de premier opposant que celui de premier européen. En tout cas, cela risque d’être plus payant.
Car le calcul est simple. Avant, au premier tour, on choisissait son champion. Et au second tour, on éliminait. Même aux dernières présidentielles, ça a marché. Sauf que le pari du Béarnais, c’est qu’au premier tour, on votera pour le candidat le mieux à même de faire chuter Sarkozy. Alors, pour ce seul objectif, l’Elysée vaut bien une messe. Nationale s’entend, pas européenne. C’est ainsi que celui qui aurait du être le premier eurocandidat sera seulement le second egocandidat. Après notre Président. A tout seigneur…

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Egocandidat : la formule est de Martine Aubry. Pour une fois qu’elle en pond une bonne, je la pompe !

Les Commentaires ( 11 )

  1. de Sylvain
    posté le 18 mai 2009

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  2. de Le lecteur
    posté le 19 mai 2009

    CARNETS DE CAMPAGNE… QUI A DIT QUOI ? VENEZ JOUER AU QUIZ EUROPEEN

    Dans cette campagne pour les Européennes qui brille par sa discrétion, malgré l’enjeu, je ne peux m’empêcher de relever quelques perles… enfilées hardiment par des hommes politiques.

    Comme je suis bien élevé, et par charité chrétienne, je ne dénoncerai pas ces hommes, forts savants sur des questions très pointues…
    La suite sur http://euroblog-alainmalegarie.eu/?p=140

    Ca vaut son pesant de grattons !

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  3. de Arnaud Julien
    posté le 19 mai 2009

    Après Kouchner qui hésitait à voter rose avant de voter bleu, avez-vous votre cœur qui balance de la même manière, sautant d’un pas allègre par dessus l’orange ?

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  4. posté le 19 mai 2009

    On ne se refait pas. Je reste bleu. Donc je voterai bleu, sans grande conviction hélas. Après avoir été un farouche européen, je dois avouer que mon militantisme s’est émoussé. Et ce n’est ni la faute à Sarko, ni la faute à Bayrou. Juste la faute à un système (politique et technocratique) qui a progressivement désincarné l’Europe pour en faire un « machin » tellement loin de nous. Qui saura redonner une grande ambition au machin ? Je ne vois pas… Hélas !

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  5. de JJ BOIS
    posté le 19 mai 2009

    Oui…trois fois…Hélas mais c’est la triste réalité,cette Europe désincarnée a perdu son ame et ne sert que de cadre à

    un combat de rue pitoyable,entre des politiques de troisième catégorie.

    Déja les premiers roles ne sont pas tous extraordinaires, mais un meeting avec Françoise Grossetète,il faut un moral

    d’acier,pour resister jusqu’au bout de l’ennui!!!!! mème si sa compétence n’est pas contestée pour les dossiers,pour

    le rève c’est juste…,enfin à Lyon on commence à s’habituer à la « politique pour les nuls »!

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  6. posté le 19 mai 2009

    J’éprouve de la tristesse à entendre Eric stigmatiser plus avant François Bayrou.

    Issu de la même famille politique, je peux dire que le Mouvement Démocrate a assuré une réelle continuité avec les prose de position de l’ex UDF, en pro européen, en défenseur de l’Europe politique et du fédéralisme. Oui les sympathisants de François Bayrou pensent à 2012, ils y pensent souvent, élections européennes ou pas, pour témoigner de ce reste d’espérance qu’ont les modérés pour la France.

    Je fais parti de ceux qui pensent que demain, des sociaux démocrates, des gaullistes sociaux et anciens de la famille Udf se manifesteront et rejoindrons nos rangs « sans rancunes ni amertumes » pour proposer autre chose au français. Il sera de plus en plus difficile demain de soutenir Nicolas Sarkozy qui est plus conservateur que libéral (-e-vero-). Certain parmi vous nous rejoindrons car d’ici peu il faudra proposer une autre alternative pour construire la maison France.

    Je crois Eric pour finir que l’espérance est un bien inaliénable. Europe comme France. Résister.

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  7. de Caton de Lyon
    posté le 19 mai 2009

    Cher ERdB,

    On est un peu loin du temps des grands européens des élections de jadis.
    Conjoncture, pâle figure institutionnelle face à la crise, ultra pré-présidentialisation en France ne contribuent guère à faire vibrer la fibre communautaire d’un électorat plus inquiet de préserver son job ou payer ses échéances de crédit que de s’ancrer dans une construction politique lointaine.
    Alors, réflexe cocardier et purement « nationaliste » ; même s’il fut meilleur défenseur européen dans le passé, Bayrou demeure pour autant le moins contre-indiqué pour ce scrutin et en même temps, c’est bien lui qui emmerde magistralement le plus tant les figurants (de tous bords) de Sarkoland que les pathétiques frères (et soeurs) ennemi(e)s de ce qui est supposé être la gauche française.
    Finalement, c’est une bonne raison d’aller voter…

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  8. de mercrenaire
    posté le 24 mai 2009

    caton de lyon n’est de gauche que quand il est payé pour faire campagne…

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  9. de Caton de Lyon
    posté le 24 mai 2009

    @ Mercenaire : Même pas…

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  10. de michel
    posté le 25 mai 2009

    de toute façons,plus jamais sarko??
    c »est très clair et autour de moi,c »est pareil,,,,
    le moral de nos gens sont au plus bas,
    et qui que se soit,la priorité,,
    c »est les dettes a rembourser,,,,et comment,,

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  11. de pag
    posté le 25 mai 2009

    Assez d’accord avec toi, Erick :-)
    J’aime bien le terme « Egocandidat », dommage que tu n’en sois pas l’auteur !

    Profitons-en pour glisser une petite note d’humour de mes copains Polémix et La Voix Off qui ont, une nouvelle fois « audio croqué » François Bayrou : http://www.ppandm.com/polemixetlavoixoff/bayrougissant/

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