Sale gosse !

« Sale gosse ! », c’est par cette exclamation qu’une de mes amie aime parfois me désigner (Mado, si tu lis ce papier, la bise !). Donc, pour ne pas rompre la chaîne, j’ai décidé de vous en présenter d’autres…

« Le roi du bling-bling ». C’est par ce dessin animé déjanté que l’agence de com Mixus a choisi de se faire connaître (d’un clic ici). Opération réussie avec plus de 1,7 millions de connections sur le site. Dont la votre d’ici quelques secondes !
En sales gosses, ils viennent de récidiver avec un nouveau « clip qui déchire ». En vedette, toujours Nicolas. Mais cette fois-ci devant sa glace, le matin en se rasant. Rien à dire, une fois de plus c’est tordant (ici pour voir Nicolas Bling le matin…)
Je vois d’ici la tête de mes lecteurs UMP. Oui vous ! « Comment ose-t-il se moquer ainsi du Président ? » « Comment peut-il relayer de telles âneries ? » « Sale gosse ! » vous répondra Madeleine. Quant aux amis de gauche qui ricanent (parfois bêtement), il ont déjà Ségolène et Martine. Pas la peine de faire en plus un clip, c’est déjà le Muppet Show tous les jours !
Allez, une dernière pour la route et histoire de l’habiller pour l’hiver, la panoplie du Roi du Bling-Bling est disponible d’un clic. A vous de jouer pour les essayages. C’est ici. Amusez-vous bien !

Le dimanche, en France, c’est la tradition. Il n’y a qu’à voir comment les pourfendeurs du travail dominical ont bataillé ferme. Gauche et droite réunies, cathos et fans du cato-dique Drucker main dans la main. Touche pas à mon dimanche. Et bien moi, le dimanche, je dis « touche pas à ma chanson ».
Cela fait maintenant deux saisons que ces deux « sales gosse » sortent chaque dimanche une chanson inspirée de l’actu. « Salut, c’est la chanson du dimanche. La pêche ! » Rituel d’ouverture immuable sur cette phrase et un travelling arrière. Clément (prof de maths), à la guitare, est placé à gauche, chemise beige et bretelles rouges. Alec (scénariste), au clavier, est à droite, chemise verte, veste noire, cravate blanche. Immuable. Comme un dimanche.
C’est frais, plein d’humour, souvent bien à gauche, mais, pour finir un dimanche, rien ne vaut un sourire, à défaut de faire ses courses !
Tenté par la chanson du dimanche ? C’est simple, un clic, montez le son et en avant la musique. Mes préférées : « Nicolas et Rachida » (saison 2), « Au pays d’Elisabeth » (saison 3) et « Je suis un aventurier » (saison 3). En plus, on peut le faire façon karaoké, les paroles sont inscrites en dessous. Idéal pour remplacer le film du dimanche soir.
Et n’oubliez pas de vous inscrire pour recevoir, chaque dimanche soir, votre chanson du dimanche sur votre courriel. (la chanson du dimanche, c’est ici. Clic !)

Encore un autre sale gosse, Jean-Louis Fournier. Ecrivain, humoriste et réalisateur de télévision, on lui doit notamment, avec son complice Pierre Desproges, « La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède ».
Il vient de publier un livre sur ses enfants qui se lit d’une traite. Extrait

Cher Mathieu, cher Thomas,
Quand vous étiez petits, j’ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
Je ne l’ai jamais fait. Ce n’était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu’à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures…

Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J’avais honte ? Peur qu’on me plaigne ? Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible : « Qu’est-ce qu’ils font ? »
Aujourd’hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n’ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d’ange, et je ne suis pas un ange.
Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d’eux avec le sourire. Ils m’ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.
Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux. Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien.
Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.

Sous la forme de billets d’une à trois pages, Jean-Louis Fournier retrace sa vie avec Thomas et Mathieu, ses deux enfants handicapés. Beaucoup d’humour, parfois de la dérision, parfois une vraie douleur qui transperce, mais toujours de l’amour.
Tout y passe : des relations avec l’entourage (famille, amis) au fonctionnement de l’institution qui accueille les deux garçons (« Un jour, Pierre Desproges est venu avec moi chercher Thomas dans son établissement. (…) Cette visite l’a beaucoup remué. (…) Lui qui adorait l’absurde, il avait trouvé des maîtres »), des comportements répétitifs (« Depuis qu’il est monté dans la Camaro, Thomas, dix ans, répète, comme il le fait toujours : « Où on va, papa ? » Au début, je réponds : « on va à la maison. » Une minute après, avec la même candeur, il repose la même question, il n’imprime pas. Au dixième « Où on va, papa ? » je ne réponds plus… »), aux croyances et espoirs (« Où on va, papa ? – On va à Lourdes. » Thomas s’est mis à rire, comme s’il comprenait. (…) Ils seront plus sages au retour, a dit bonne-maman. Elle n’a pas osé dire « après le miracle ».)

Et puis, il y a cette vie quotidienne, cette peur de l’avenir, de leur avenir. Et puis il y a la mort d’un enfant. Mathieu a 15 ans. Il faut l’opérer de la scoliose : « Une opération sur la colonne vertébrale doit être tentée. Elle est tentée, il est totalement redressé. Trois jours plus tard, il meurt droit. Finalement, l’opération qui devait lui permettre de voir le ciel a réussi. »
Ne croyez pas que ce livre, Prix Fémina 2008, va vous gâcher votre soirée. Il va au contraire l’illuminer. Car derrière l’humour et la détresse, il y a un fantastique acte d’amour. Celui de laisser une trace de ces deux enfants. Indélébile. Alors que la vie se charge d’effacer leurs traces…
Comme quoi, parfois, les sales gosses font aussi des choses qui ont de la gueule !

« Où on va papa ? » de Jean-Louis Fournier. Chez Stock, 15 euros.

Les Commentaires ( 7 )

  1. posté le 11 jan 2009

    oh en bloggeur lyonnais tu aurais pu aussi évoquer La cantine des sales gosses, proustien dans sa cuisine donc délicieusement régressif.

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  2. posté le 11 jan 2009

    C’est vrai. Et c’est dans le 1er, comme quoi Romain n’est pas sectaire. Il fait même de la pub pour les commerces de la « juridiction » de sa camarade (?) Perrin Gilbert.
    La Cantine des Sales Gosses, c’est ici http://www.la-cantine-des-sales-gosses.com/

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  3. de Jérôme Manin
    posté le 12 jan 2009

    Les camarades du 1er, le commerce ce n’est pas leur truc.
    Ercik, évite de vanter de tes qualités de sale gosse au Canada…

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  4. posté le 12 jan 2009

    Pour mes lecteurs imparfaitement francophones, les « gosses » au Canada sont l’équivalent des « bijoux de famille » ! Bon, JM, on dit aussi là bas la poche, le sac, la graine, la bizoune, le beigne ! tabernacle ! ;-)

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  5. de Jérôme Manin
    posté le 12 jan 2009

    @Erick
    Je te savais fin observateur de l’humeur des bourses…. Devise toujours…

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  6. de Patrick Genet
    posté le 12 jan 2009

    Dériver de la sorte à partir de l’évocation des « sales gosses », eh bien, mon bon môssieur, c’est du propre !

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  7. de mimisoso
    posté le 15 jan 2009

    Michel Rocard se retire de la scène politique.
    Ca vaut bien un débat sur ce blog.
    Les circonstances n’ont pas permis à cet homme brillant d’exprimer tout son talent politique au service du pays.
    Ne trouvez-vous pas ça dommage ?
    Moi si

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