Think big live au Medef, part 2

Hier (mercredi), fin d’après midi, Vincent Ducrey, le monsieur internet du porte-parole du gouvernement m’entraine sur le plateau de la Medef TV pour une émission sur les blogueurs et les réseaux sociaux (pour voir, c’est !). Je n’ai pas résisté à l’appel des caméras ;-) J’ai donc été obligé de faire « craquer » la plénière sur les USA où Christine Lagarde fut, m’a-t-on dit, brillante ! Mais vous pourrez découvrir son intervention en podcast sur le site de l’Université d’Eté.

Puis douce soirée à la République des Blogs suivie d’un diner arrosé au Guigal (clan des lyonnais oblige) avec Koz, l’un des maîtres es blog français, mon camarade Romain Blachier et la venue surprise de Versac. Clap de fin vers 2 heures du matin, après quelques mails. Autant vous dire que l’arrivée sur le campus de Polytechnique ce matin à 8 heures s’est faite au radar !

J’attrape un café et je vais suivre pour vous (et moi !) l’atelier sur l’Afrique au titre prometteur « Quand l’Afrique s’éveillera… ». A tout de suite pour le live !

8h47, l’Afrique se réveille avec 15 mn de retard ! Sur le plateau, notamment, Jacques Barrot, VP de la Commission Européenne, Michel Beuret et Serge Miche, co-auteurs de la Chinafrique (mon papier sur son bouquin ici), le ministre de l’Economie et des Finances de la Côte d’Ivoire, Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration…

Michel Roussin, vice-président du groupe Bolloré attaque dans le vif du sujet : « L’Afrique est l’avenir, avec une croissance toujours au rendez-vous et des capitaux qui arrivent de façon importante. »
Jacques Barrot précise que l’Europe compte près de 3 millions de migrants issus d’Afrique. « Dans un impératif de solidarité et dans une approche démographique face au déclin, France relativement mis à part, des naissances en Europe. Cette politique de migration organisée est dotée d’un budget de 4 milliards d’euros. (…) Nous avons désormais une approche globale, liant immigration et développement. L’Europe, par exemple, finance la politique de développement à hauteur de 46 milliards, dont la moitié va à l’Afrique. »

Madame Tall, sénégalaise, travaille dans le secteur bancaire en Afrique.« L’Afrique a un secteur privé aux performances indiscutables, avec un vent nouveau qui souffle sur le continent. L’Afrique ne représente que 3% des fonds d’investissements directs étrangers, mais ce chiffre est en croissance constante avec notamment de nouveaux partenaires comme la Chine ou l’Inde. (…) L’Afrique a une nouvelle génération de leaders qui ont fait le choix de revenir ou de rester en Afrique. C’est sur eux qu’il faut désormais s’appuyer… »

Le débat arrive directement sur le Pacte à l’Immigration lancé par Brice Hortefeux. « Le taux de fécondité de l’Afrique a dépassé 5 alors que l’Europe est à 1,5. Donc nous avons une population en Afrique qui augmente avec des réalités majeures à prendre en compte : la pauvreté, la jeunesse (la moitié de la population à moins de 17 ans), le développement et les flux migratoires. » Une intervention de haut niveau, posée, listant les défis, au premier rand desquels « la circulation des compétences. Par exemple, il y a plus de médecins béninois en France qu’au Bénin ! »
La gestion des flux migratoires, ou plutôt « l’absence de gestion des flux migratoires a connu plusieurs étapes. Dans les années 70, les entreprises allaient chercher de la main d’œuvre sur place, sans organisation politique. Avec les deux chocs pétroliers, le politique a créé le regroupement familial et les aides au retour. Puis est venue la politique de l’instant, entre aides au retour, charters et régularisations massives, selon les gouvernements. Avec le Pacte à l’Immigration, nous signons avec les gouvernements un contrat organisant l’immigration avec le retour volontaire, mais aussi l’accueil des étudiants (on jette les bases d’un nouveau fonctionnement, notamment l’accueil dans les consulats et les ambassades qui n’est pas à la hauteur de nos ambitions !) le développement solidaire (un terme imaginé par le président du Sénégal à la place de co-développement), la circulation des compétences avec la carte Compétence et Talents… » Un pacte déjà signé (et appuyé) par de nombreux pays d’Afrique comme le Bénin ou le Sénégal, par exemple. « J’ai la conviction que nous menons une politique juste, équilibrée, transparente et honnête et j’ai confiance en l’Afrique ! »

Pour Alioune Sall, directeur exécutif de think-tank African Futures Institute, est mitigé quant au titre de l’atelier. Pour lui, « il n’y a pas une Afrique, mais quasiment 53 Afriques. Il y a une Afrique réveillée, une autre qui est en guerre, une autre qui sort de la pauvreté… » Son Think tank a travaillé sur plusieurs scénarii, région par région. Il relève 6 déterminants :
- il faut trouver des réponses intérieures de rupture, « business as unusual ! », la routine ne paiera pas
- il faut un leadership continental,
- il faut que les grands Etats africains mettent de l’ordre dans leurs affaires,
- il faut que l’Afrique tire davantage partie de ses diasporas qui envoient de l’argent, mais la part « charitable » va vraisemblablement diminuer au profit du retour sur investissement. Un point sur lequel le gouvernement français souhaite inciter les réseaux bancaires à capter une partie de ces fonds pour qu’ils passent de la consommation à l’investissement. « Ca commence timidement », note Brice Hortefeux,
- il faut un secteur privé dynamique,
- il faut une intelligentsia africaine capable d’oser penser, parler et agir ! il n’y aura pas de renaissance sans cette intelligentsia.

J’ai suivi la fin du débat sur l’impôt mondial avec notamment Philippe Douste-Blazy qui sévit aujourd’hui à l’ONU. Quatre chiffres. Ils parlent d’eux même : chaque jour, 3200 milliards de dollars sont échangés sur les places financières. Chaque année, 100 milliards de dollars sont consacrés aux objectifs du Millénaire. Avec 50 milliards de plus, les objectifs seraient tenus. « Et on ne les trouve pas… ». Avec 2 milliards de dollars, on éradique les maladies infantiles. « Et on ne les trouve pas… » Constat d’impuissance. Think big ? Voir en grand ? la question reste posée.

Romain Blachier sort de l’atelier sur la prière. Super me confie-t-il… A-t-il eu une pensée pour sa candidate Ségolène Royal ? L’histoire ne le dit pas !

11 heures. C’est la plénière animée pas Nicolas Beytout, le patron des Echos. Le thème : le capitalisme à but non lucratif.

Sur le plateau, Franck Riboud, président de Danone, proche de Mohamed Yunus, Mathieu Ricard, Rajendra Kumar Pachauri, co-Prix Nobel de la Paix avec Al Gore (via la vidéo)…

Franck Riboud démarre par un éloge de son père pour qui il ne peut y avoir de projet économique, donc de réussite, sans projet social. Une philosophie qui rejoint celle de mon entreprise et son implication dans la promotion de la qualité sociale.

Il parle de Mohamed Yunus qui ne fait pas, avec la Grameen Bank, de business non lucratif, contrairement aux idées reçues. Car « les entreprises sont là pour faire du profit. La vraie question réside dans ce que les entreprises font du profit ! Nous avons choisi ensemble de les réinvestir dans des projets sociétaux. »

Il parle des projets montés au Bangladesh avec la production de yoghourts à 5 cents d’euros l’unité, produits localement dans une usine à la pointe de la protection de l’environnement et de la démarche sociétale de co-développement. « Nous sommes convaincus que l’alimentation et la nutrition par la santé font reculer la pauvreté. Nous avons des outils de mesure et nous allons le déployer le modèle dans le monde entier. »

En créant Danone Communities, un fonds d’investissement supporté par les actionnaires du Groupe qui ont répondu à plus de 98%, qui a une vocation 100% sociétale. « Il investira dans de petits projets, accessibles aux communautés, qui feront bouger les choses concrètement sur le terrain. » Ce fonds est également alimenté, de façon volontaire, par une partie de l’intéressement des salariés de Danone. Voir en grand !

Claude Bébéar, président d’honneur du GIE Axa est l’un des « parrains » du capitalisme français… En tout cas, la presse aime à souligner cette fonction officieuse ! Pour lui, le capitalisme à but non lucratif, représenté près de nous par les mutuelles, les coopératives, a toujours existé. Mais il est « en train de disparaitre par manque de motivation et par perte de l’esprit fondateur par la technostructure. »

Il cite carnegie « Si je meurs riche, c’est que j’ai loupé une marche ! » C’est ce que font Bill et Melinda Gates via leur fondation ou encore Warren Buffet. « S’il n’y a pas de solidarité, on meurt… C’est dans les gênes des américains, alors qu’en France, le regard va vers le Roi ou Dieu. La générosité a toujours été du devoir de l’Etat. Heureusement, aujourd’hui, les entreprises évoluent. Aussi parce que c’est du capitalisme bien compris, ne nous leurrons pas ! »

Pour Mathieu Ricard, moine bouddhiste, « le développement industriel du XIXè siècle était fait pour une amélioration des conditions de vie. Le PIB n’ayant fait son apparition en 1930, le bien être devenant un sous produit. Aristote estimait que « le bonheur est le but de tous les buts »… Il semblerait que l’on ait oublié les buts au profit des moyens. Le Bouthan a proposé la mesure de BNB, le bonheur national brut, c’est-à-dire la mesure de la qualité de vie et plus seulement la production. On change ainsi de perspective, et on mesure la satisfaction des peuples ! (…) Une bonne société n’est pas forcément la plus puissante ou la plus riche, mais celle où l’on est le plus heureux. La croissance économique seule ne suffit pas. Aux Etats-Unis, par exemple, la croissance a été constante ces 50 dernières années, et le sentiment de satisfaction a diminué. (…) Nous plaçons tous nos espoirs dans des éléments extérieurs à nous même au lieu de travailler sur nous, notre implication, notre altruisme. Le Times écrivait « l’argent ne fait pas le bonheur, sauf si vous le donnez ! » Si votre bonheur est égoïste, c’est un bonheur perdant, un bonheur perdu. » Se transformer soi même, pour mieux transformer le monde !

15h15. Bon, je sais, c’est pas sérieux ce live qui s’interrompt sans prévenir. J’ai déjeuné avec mon associé préféré Benoit Licour, Karine Grossetête qui s’occupe des relations avec le Parlement au Medef, Pascal Perzo, le directeur général de l’Institut Aspen et Jacques de Chilly, le patron de l’Aderly. Déjeuner sympa, autour d’un plateau repas de sandwich et de pommes (il ne sera pas dit que le Medef vit dans le luxe !). Voila, vous savez tout.

Et après ? Eh bien j’ai travaillé. Quelques transparents à mettre en pages pour une soutenance d’appel d’offres vendredi après-midi. La plénière avec le premier Ministre tunisien vient de s’achever. Je n’y étais pas… slides obligent. Je m’apprête à rejoindre un atelier. Lequel ? Suite tout à l’heure !

De l’énergie pour les énergies. C’est le thème de l’après-midi à moi que j’ai choisi !

Sur scène, Charles Beigbeder, le patron de Poweo, le VP de GDF Suez, Jean-françois Cirelli, Clara Gaymard, présidente de General Electric France… C’est parti !

Interventions pénibles, peu intéressantes à mon goût. Chacun fait sa petite pub et se récure le nombril ! Clara Gaymard compare le thème de l’U d’été à l’ambition de General Electric. On s’en fout ! Pas de doute, après 30 minutes, cette table ronde m’a vidé de mon énergie ! Je vais rejoindre Michel et Augustin, les trublions du goût, qui ont inventé la vache à boire ! De quoi me requinquer…

Charles Beigbeder prend la main et tente de réveiller tout ça en comparant les menaces et les opportunités de cette crise de l’énergie, réclamant de se « désintoxiquer de nos habitudes énergétiques. Notre métier, chez Poweo, n’est pas seulement de fournir du Kw/H mais aussi des solutions énergétiques pour mieux consommer. Autre opportunité, poursuivre le nucléaire avec des solutions plus propres et développer les énergies renouvelables. » Vous avez appris quelque chose ? Non ? Moi non plus ! Bon, je prends un café, sans sucre !

Enfin de l’info. L’animateur, un journaliste de LCI, brandit sa bouteille d’Evian et nous annonce, in petto, que l’on boit plus de pétrole que d’eau. Sa blagounette tombe à plat. Personne ne relève et Franck Riboud est déjà loin.

Bon, j’ai revu quelques copains, une cousine que j’aime beaucoup et bu un thé du Hammam. La différence ente les universités d’été politiques et celle du Medef, c’est l’alcool. Ici, c’est plutôt café, thé, coca. C’est sérieux le business !

Bon, je pars à une rencontre avec François d’Aubert, ancien ministre et patron de la Cité des Sciences sur le thème de l’innovation. Un homme politique qui a de la tenue et que j’aime bien. Son chargé de mission est un copain, Thomas, qui blogue aussi beaucoup !

Nous sommes assis au bord du lac. Quelques bloggeurs et François d’Aubert. Tour de table, sympa et cool. Le thème : l’innovation. Deux de mes voisins sont des fondateurs de start up dans le domaine des NTIC. Au cœur du débat ! Suppression des grands corps de l’Etat, concentration des grandes écoles sur le plateau de Saclay pour créer le mythique grand campus mondial à la française, renforcement de la recherche à l’université…

« Il y a un premier préalable : la fusion des universités dans les villes pour acquérir une dimension européenne. Puis la mise en réseau avec les entreprises, l’incubation… On se retrouve dans un monde extrêmement concurrentiel où tout est mis en compétition, et notamment les systèmes de R&D. »

La discussion, très libre, porte sur les récentes mesures fiscales permettant de défiscaliser de l’ISF les investissements dans les PME-PMI. Un dispositif qui a connu vrai succès. Mais un dispositif encore trop timide. Think big Nicolas !

« On a en France une espèce de crise des vocations scientifiques, estime l’ancien ministre. On a un système d’enseignement dans le primaire et le secondaire qui n’est pas très « méthode expérimentale », la créativité des enfants n’est pas assez développée, l’interractivité aussi. Une chose frappante, lorsqu’un enfant consomme du web ou de l’informatique, ils ne s’intéressent pas à ce qu’il y a derrière. En cas de bug, ils sont assez désemparés. On n’a pas su leur donner le gout de la découverte. Simplement celui de la consommation ! »

Sur ce, je rejoins la plénière sur le thème surement passionnant : « Quand les médias plombent, quand les médias permettent. »

Il est 18h30. Guillaume Durand est aux manettes. talentueux, hableur, réclamant que l’on mette les pieds dans la plat à l’heure où les citoyens font l’information à la place des journalistes dans de nombreux médias. Première question, qui enfile les poncifs que l’on entend partout : « Peut-on faire une information libre dans un pays où les patrons de presse sont tous sarkozystes, les journalistes nuls et les français intéressés par rien ! »

Alain Weill, patron de NextRadio TV (RMC, BFM…) rappelle que « nous sommes en pleine période de mutation, la libéralisation des médias étant récente (radios libres en 1981, privatisation de RMC en 1996…). »

Il rappelle que la crédibilité nait de la « rigueur et de l’indépendance » et que « les chefs d’entreprises doivent aussi « apprendre à accepter la critique » et ne pas sanctionner un support qui fait son travail en supprimant des budgets de publicité. Nicolas Beytout, PDG du groupe Les Echos, estime que « deux professions sont systématiquement vilipendées : homme politique et journaliste. Beaucoup de gens pensent que notre travail n’est somme toute pas compliqué. » Il fait remarquer que « dans tous les secteurs, nous avons des entreprises de tailles mondiales sauf dans l’information parce que l’idée s’était installée en France que les journaux avaient une mission et ne devaient pas gagner de l’argent. »

Pour Jean-François Copé, « le secteur de la presse, et le métier, va très mal. C’est l’un de ces mondes qui n’ont pas vu le temps passer. Nous devons inviter les médias à faire cette rupture et à se projeter dans l’avenir. »

« Les médias sont-ils un élément de puissance ou de soumission ? C’est un débat totalement décalé, estime le patron du groupe UMP à l’Assemblée Nationale. Les médias ont la puissance de feu, y compris dans l’émotionnel – beaucoup privilégié en France. Soumission ? C’est terminé depuis bien longtemps, ce qui n’exclut pas des relations personnelles, mais sans se traduire dans la ligne rédactionnelle. La soumission est plutôt au lectorat et à l’audience. La vraie question pour moi, c’est « la presse est-elle un média de consommation courante ? » (…) L’absence d’approche internationale, par exemple, est un scandale qui nous rend prisonnier d’idéologies. Les mêmes ont vilipendé la Chine au moment du passage de la flamme et ont vanté les capacités d’organisateurs du même pays. Mais personne n’a invité ses lecteurs à s’immerger dans ce pays et à le comprendre ! »

Jean-Claude Dassier, DG adjoint de l’information à TF1, estime que « la vraie question devrait être « les médias sont-ils plombés ? » En moins de 50 ans, les changements sont énormes. Mais les financements ont-ils suivis. On légifère, mais personne ne se soucie du financement. On compte sur la publicité, mais quand le vent souffle, on réduit la voilure dans les entreprises. Or l’info gratuite n’existe pas. Une bonne information coûte cher ! »

Yvan Rioufol, éditorialiste au Figaro, réplique à Jean-françois Copé pour lui rappeler que les reproches faits à la presse sont à faire aussi aux politiques qui ne préparent pas mieux les habitants aux changements du monde. « Aviez-vous prévu un retour de l’agressivité de la Russie ? » Et toc !

Alain Weill estime qu’il « manque des actionnaires qui croient aux médias qu’ils possèdent. »

Michel Rocard prend la main. Fidèle à sa caricature, c’est brillant mais inaudible sur 40% du discours. Romain, assis à côté de moi, fan de Rocard, me confirme qu’il ressemble de plus en plus à sa marionnette ! Bon, je trouve un décodeur et je reviens.

Ca va mieux… La salle est aux anges, Rocard fait le show. Rires, applaudissements. Le vieux lion a de la combativité et du talent ! « Je suis terrorisé par la montée en puissance d’une guerre entre politiques et journalistes qui se base sur des désaccords. Nous n’avons pas la même vision de l’actualité. Les décideurs mesurent l’actualité dans une durée alors que pour les commentateurs, l’évènement se suffit à lui même. L’information n’est pas un service public neutre et les politiques ont tendance à l’oublier. (…) Tout va très, trop vite, on m’a, par exemple, demandé de réagir à l’assassinat de Rabin 3 minutes après sa mort ! En parallèle, le politique refuse rarement un micro tendu et tout le monde parle trop vite, à chaud, sans avoir pris le recul nécessaire. (…) L’image, par ailleurs, renforce cet effet. Elle passe à toute allure, ne permet pas le recul. Elle ne peut colporter que de l’affectif. » L’omniprésence médiatique, et la répétition, renforce l’effet façon canonnade.

Les grands médias sont concurrencés par les blogs et le net. Nicolas Beytout raconte l’anecdote d’une photo de Nicolas Sarkozy face à une foule dont émerge une centaine de portables brandit à bout de bras. « Ces photos circulent immédiatement sur le net, l’information aussi, sans vérification, sans recul, brute. » « Et les médias s’en servent aussi » note amusé Guillaume Durand.

Copé attaque sur les « marqueurs idéologiques d’un autre temps » des médias. Applaudissements. La cible est facile. Cf intervention de Nicolas Beytout au démarrage de la table ronde !

Les débats citoyens, chers à Ségolène Royal, viennent sur le tapis. Sous la moue dubitative de Michel Rocard dont on connaît l’affection particulière qu’il porte à la dame du Poitou ! ;-) Il craint que l’on se dirige vers « beaucoup de spectacle et moins d’information ! Une dérive qui me navre… »

Le succès de nombreuses radios a été notamment bâti sur des émissions comme « les auditeurs ont la parole ». Alain Weill, le patron de RMC, est interpelé par un Guillaume Durand très combatif qui lui demande comment intégrer les blogueurs ou le net ? « Rien ne peut être caché. On sait tout grâce au net. Souvenez-vous de la sortie de Nicolas Sarkozy au salon de l’Agriculture qui tournait en boucle sur internet et sur BFM TV ! En revanche, de nombreux sites sur internet véhiculent n’importe quoi. Mais les internautes ne sont pas dupes et les sites d’information majeurs sont ceux faits par des journalistes ou par des personnes qui ont la même rigueur que nous. »

Jean-Claude Dassier revient sur l’affaire Baudis estimant à juste titre que « durant cette séquence, la presse française ne s’est pas grandie ! » Séquence émotion ! « Casse toi pov’con » a surement été une information capitale sur le net ! Mais pour moi, si un journaliste peut dire sur internet ce qu’il ne peut pas dire dans les autres supports, alors on est mort ! La déontologie doit primer partout… »

Clap de fin. La voiture m’attend. Je rentre à Lyon. Blachier reste à Paname. Attention Romain, tu sembles prendre gout au Medef. Tes camarades de section risquent de ne pas apprécier. Surtout si tu mets ton polo !

Les Commentaires ( 7 )

  1. de Elodie
    posté le 28 août 2008

    Voici le lien où vous pouvez visualiser le débat des blogueurs :
    http://www.medef.tv/live/115

      Répondre

  2. de jérôme Manin
    posté le 28 août 2008

    Sur le débat des « blogueurs », Erick est clair, déterminé et exigent, un beau cocktail. Nous ne déplorerons que le cheveux un peu long.

    Peyrefitte à écrit « Quand la chine s’éveillera » il y 40 ans… Basé essentiellement sur l’idée que vu le nombre de chinois, s’ils accèdent à notre « niveau » de vie.. ça va faire mal.
    et on nous sert cette prophétie à l’allure de menace depuis lors… changer le mot Chine par le mot Afrique ne fait guère avancer les choses.
    Alioune Sall semble casser ce confort de penser par des propositions intelligentes.

    Romain dans un atelier sur la prière ? Comme les derviches tourneurs du Royalisme. :-)

    La Danone Communities n’oublie pas ce week-end au parc des princes, la Danone Nations Cup… un peu de pub ne fait pas de mal.

    « Le problème n’est pas de voir grand ou petit mais de voir loin. » Lelouch

      Répondre

  3. de Patrick Genet
    posté le 28 août 2008

    Nul doute que le radar utilisé ce matin devait être de grande qualité car ton billet regorge de valeurs, d’idées et de perspectives intéressantes.
    Je pense notamment au voeu formulé par Franck Riboud : voir les entreprises utiliser plus souvent une partie (même petite) de leurs profits à des fins (des faims) solidaires. Si les entreprises parvenaient à démontrer leur capacité et, surtout, leur volonté d’agir au profit de la société dans sa globalité et non uniquement au profit… du leur, sans tomber dans la charité ou le paternalisme, encore moins dans la communication sans lendemain, leur image serait certainement beaucoup plus positive aux yeux de nos concitoyens.
    Peut-être pourrions-nous cesser d’opposer les intérêts capitalistes de l’entreprise à ceux, forcément plus purs ?, des citoyens. L’entreprise est au centre, au coeur de notre société. Son sang doit lui donner l’énergie de prospérer.
    Vers un capitalisme responsable et solidaire ? Oui, le capitalisme peut avoir une âme.

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  4. posté le 28 août 2008

    oui oui l’atelier sur la priére était vachement bien…mais comme il faut que je me colle la retranscription because j’étais off-line pendant l’atelier grrrr.en attendant le blog d’Erick sur les coulisses de la droite lyonnaise se trouve là
    http://www.rouxcuisine.over-blog.com/ .En plus j’ai faim.

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  5. posté le 28 août 2008

    Des il faut que…….Le réveil de l’Afrique ne se fera dans le conditionnel, ce doit être une posture ferme et déterminée. Et, celle ci est parfaitement incarnée par une génération née après les indépendances et qui, ne se sentant victime de rien du tout veut juste se donner la responsabilité de son destin.
    On pourra douter de son intelligence car cette jeunesse est écartée de tout débat, absent dans tous les projets politiques et sert juste de rampart pour garder ou conquérir le pouvoir.
    On peut douter de son audace, muselée q’elle est par des dictatures qui refusent toutes critiques, oui on peut aussi douter de leur capacité à penser, à parler et produire de bonnes idées, elle n’a pas de tribune d’expression et n’est guère invitée pour prendre des décisions la concernant.
    Par ailleurs, c’est plus facile de signer des accords sur l’immigration que d’agir sur les causes du phénomène de manière lucide et efficace. Sans rejeter la faute sur qui que ce soit , je veux juste dire que nous sommes là dans un système impossible qui ne fait que maintenir sinon empirer une situation déjà catastrophique. Faudrait-il attendre la mort de tous ces dictateurs (y compris ceux qui le sont sans le savoir) pour que ce système se dissolve de lui même ?

    Moi, si jamais mon intelligence était la bienvenue, j’aurais proposé des assises populaires, histoires d’écouter cette jeunesse exprimer la francophonie et la copération internationale de leur rêve. Au moins celà nous aurais donné l’occasion de parler.
    C’est marrant, c’est exactement ce que j’attendais de Nicolas Sarkozy, mon candidat. Hey Brice, donnez nous le courage et l’occasion de parler de choses constructives, je vous vaudrais cette chance.

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  6. de jérôme Manin
    posté le 28 août 2008

    Franck Riboud à été le patron d’Evian, si on ne le sait pas la blagounette tombe à l’eau.

      Répondre

  7. de jérôme Manin
    posté le 28 août 2008

    Si romain vire à droite, fera-t-il des paliers de décompression et passera-t-il par le nouveau, centre, le Modem et les radicaux ?

    _____________

    La phrase : « L’information n’est pas un service public neutre et les politiques ont tendance à l’oublier. » me laisse peu perplexe, pas sur le rôle des politiques mais sur le fait présenté comme une évidence que l’information soit un service public !!!
    Pour la plupart des gens il y a proximité voire confusion entre le service public et le secteur public et c’est là qu’il y a problème !
    Que l’état à tous niveaux et pas seulement le gouvernement se donne la mission d’informer sur la manière dont il s’acquitte de la mission qu’on lui a confié est normal, mais la confusion secteur public / service public invite tous le monde au quiproquo et dévalorise le métier de journaliste qui se trouve être selon le point de vue ; fonctionnaire ou marchant de pub. On dirait un débat droite / gauche
    Un service public n’est pas forcement du ressort des services publics…

    « Comment se fait-il que des enseignants du secteur public aient le temps d’aller faire du soutien individualisé payant et ils n’ont pas le temps de faire du soutien individualisé gratuit dans les établissements scolaires. » S. Royal / Angers – 01/2006

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